Il aura fallu attendre 20 ans pour que je touche ce bar record du monde de 8,630 kg. En effet, ce bar surpasse mon précédent record de 2004. Il a été capturé sur un leurre souple de 12 cm et une tête plombée de 35 g.
Je cherchais les gros bars lors des grandes marées de septembre. J’ai pris successivement quelques gros spécimens jusqu’à 6 et même 7 kg, je sentais que le bar record était à portée de main !
Et ce poisson d’exception a pulvérisé mon précédent record qui datait de 2004. C’est un magnifique bar de 8.63 kg (19 lb 0 oz), pris le 21 septembre 2014. Ce poisson incroyable est homologué record du monde par l’IGFA sur ligne fine. Voici le récit de cette prise dont la photo figure tout en bas de l’article.
La traque des gros bars
J’ai toujours eu l’obsession de traquer les gros poissons, en commençant par les gros bars. Sur le fond, tous les pêcheurs de bars rêvent de capturer une vraie belle prise et battre son record personnel. Cependant, il y a une réelle différence entre un bar d’un kilo et un spécimen de plus de 4 kg. Il faut être prêt à affronter la bête et pour cela, il faut réfléchir à des méthodes d’approche pour cibler les gros bars. Lorsque l’on trouve le bon timing, le bon spot, la bonne technique et la bonne présentation du leurre ou de l’appât, les prises de gros bars peuvent devenir régulières, à l’image de ce bar de 7,4 kg que j’ai pris du bord en 2007.
Lorsque l’on débute ou lorsque l’on recherche divers types de poissons sur des montages fins en surfcasting, il arrive de se faire casser un hameçon sur la touche d’un gros poisson. Dans ce cas, si le pêcheur est un spécialiste du surfcasting ou un même un compétiteur et que le gros bar n’est pas sa cible, cela n’est pas bien gênant. En revanche, si le pêcheur avait la prétention de toucher du beau poisson, il s’agit bien là d’une faute technique. Cette dernière se corrige tout simplement en montant de quelques niveaux la résistance du bas de ligne, des composants du montage et notamment l’hameçon. Le raisonnement est identique pour la pêche aux leurres.
La perte d’un gros poisson dans les roches abruptes côtières à cause d’un bas de ligne trop fin est vraiment dommage. C’est pire encore quand le poisson record, quasiment arrivé au sec, ne peut être remonté car le pêcheur ne possède pas d’épuisette. Cela relève bien d’une faute technique et pourquoi pas du manque d’ambition du pêcheur. C’est tout cela qu’il faut revoir si vous rêvez réellement de battre vos records et toucher un bar de plus de 4 kg avec succès.
Trouver les coins et noter les heures de marées à chaque poisson
C’est évident, la photo d’un bar de plus de 80 cm pris du bord laisse bien rêveur. Il est tout aussi évident que ce genre de prise n’arrive pas tous les jours et il serait dommage, le jour venu, de rater une très belle prise pour une simple négligence.
La première étape est la régularité des touches de gros poissons. Les gros poissons s’intéressent à certains postes et en délaissent d’autres zones. Il y a bien des coins de pêche où les rassemblements de gros bars sont plus marqués. Si sur une saison vous n’avez ni pêché ni vu un bar de plus d’1,5 kg, allez voir plus loin, la zone n’est surement pas propice. Il faut chercher plus loin et accepter quelques bredouille durant les essais.
Chaque gros poisson pris ou observé doit être noté dans un carnet de prise avec les heures de marées et les coefficients. Il faut savoir aussi qu’un gros bar est généralement intéressé par une proie volumineuse qui lui offre un vrai apport calorique en une seule bouchée. Ainsi, les poissons vivants ou morts sont des appâts à privilégier ainsi que les appâts blancs (céphalopodes et coquillages).
Aux leurres, ce n’est pas toujours la même histoire. Parfois un gros leurre de surface va sélectionner un gros bar, parfois c’est un tout petit leurre souple qui va permettre la capture d’un gros spécimen. Le leurre n’a pas que vocation à nourrir notre partenaire de jeu. Il joue de la notion de territoire que le bar défend en neutralisant la petite proie qui passe devant son refuge à répétition, qu’elle que soit sa taille. En résumé, sur une phase alimentaire, le très gros bar préfère une grosse proie, il a faim. Sur une phase non ou peu active, le gros bar préfère grignoter et le down-sizing (usage de tout-petits leurres souples) est souvent meilleur.
Matériel adapté pour mettre au sec un bar record
Quoi qu’il en soit, un bar record va donner une tension très forte sur notre bas de ligne. Il va se diriger de part et d’autre vers les refuges abrasifs de son habitat. Soyez donc être prêt et toujours se poser la question de l’éventuelle prise d’un gros bar avant de lancer. Il faut utiliser un matériel de pêche solide et adapté ainsi qu’une épuisette ou une balance. Il faut être capable de mettre au sec le gros poisson dans de bonnes conditions, sans prendre de risques. Car devant un bar record, il est très tentant de vouloir le mettre au sec à tout prix. Dans le feu de l’action, on est prêt à prendre des risques devant le poisson d’une vie !
Il faut donc augmenter le diamètre du bas de ligne. Au lever du jour, à la tombée de la nuit ou la nuit, le bas de ligne est moins perceptible. La discrétion du fluorocarbone entre alors moins en compte qu’en pleine journée dans une eau claire. La clé qui fonctionne sur tous les postes, du bord comme en bateau, est le moment de la saison et le moment de marée. Les coefficients de 65 à 90, croissants, entre septembre et novembre, sont les meilleurs pour trouver les bars records.
Mon bar record du monde
Ce Dicentrarchus labrax de 8,630 kg a été pris au-dessus d’une tête de roche. D’abord, j’ai fait une longue dérive dans les roches. Après 2 poissons pris consécutivement sur un point GPS, j’ai décidé de prospecter les pourtours de ce point grâce à ma bathymétrie personnalisée TimeZero couplée à mon sondeur et j’ai découvert un tombant de 4 m, parallèle à la côte, 20 m plus loin.
J’y suis passé à la verticale à l’aide de la sonde Chirp 1 kW puissante et précise. Quelques gros bars se tenaient à cet endroit. En effectuant une dérive un peu plus précise sur le tombant de roche, j’ai touché quelques beaux poissons. Le lendemain, au même endroit et à la première dérive, je pique ce “labrax” d’exception !